Foncier Quand la Safer stocke des terres en attendant un repreneur
Grâce à la double action de la Safer et de Terre de liens, un maire a réussi a trouvé un repreneur pour une ferme en vente sur sa commune en Haute-Vienne.
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« La collecte des 300 000 euros pour acquérir la ferme a pris trois mois ». Capucine Godinot de Terre de liens Limousin n’est pas peu fière. Intervenant ce 25 février 2019 au Salon international de l’agriculture, elle explique comment son association a permis d’accompagner le projet d’installation de Paul Charrier dans la Haute-Vienne. Créé en 2003, Terre a liens a acquis plus de 180 fermes sur le territoire national afin de faciliter l’accès à la terre de porteurs de projets en agriculture biologique.
En attendant le repreneur, la Safer stockait les terres
« L’initiative vient du maire de Rancon qui nous a contactés pour que nous achetions la ferme en vente par adjudication sur sa commune, détaille Capucine Godinot. Mais compte tenu du délai serré et que nous n’avions pas de candidat pour ces terres, nous lui avons conseillé de contacter la Safer afin qu’elle puisse stocker les terres en attendant. »
Résultat, la Safer a acheté la ferme en juillet 2017 et Terre de liens a pu se mettre en quête d’un candidat. C’est lors d’un « café installation » que Paul Charrier s’est présenté avec « un projet diversifié en viande et fromages de salers » avant que l’association prenne la décision d’acheter la ferme en juin 2018.
Une collecte nationale et locale
Pendant 3 mois, Terre de liens Limousin a lancé une collecte pour rassembler les fonds nécessaires à l’acquisition de la ferme à la Safer après que cette dernière ait retenu la candidature de Paul Charrier.
Pour se faire, elle a mobilisé l’outil d’épargne portée par sa structure nationale, « La Foncière ». Le capital des épargnants qui y est cumulé sert directement à financer ce type d’acquisition.
« Sur les 300 000 euros, que nous avons réussi à mobiliser la moitié avait une origine nationale, l’autre locale. Nos membres ont pris véritablement leur bâton de pèlerin sur différentes foires ou marchés pour les trouver, explique Capucine Godinot. Cette somme couvrait la valeur de la ferme ainsi que les frais notaires et les frais de Safer. »
Une fois l’exploitation acquise, un bail rural environnemental était convenu entre l’association et le porteur de projet. « Ce bail contient 15 clauses dont l’engagement de produire en agriculture biologique », précise-t-elle.
Un enjeu commun avec la Safer
À ses côtés, Nathalie Lebas, chef de service de la Safer en Haute-Vienne qui avait stocké les terres, précisait qu’aujourd’hui une convention de partenariat existait avec Terre de liens Limousin. « La Safer a également un objectif d’installation même si Terre de liens va plus loin en se focalisant sur des projets en agriculture biologique ».
L’association défend aussi des projets d’exploitation de petite taille. « À la demande nouvelle du maire de Rancon qui veut un projet collectif sur la ferme de Paul Charrier, nous cherchons à diviser la ferme pour y installer deux autres agriculteurs », conclut Capucine Godinot.
Alexis MarcottePour accéder à l'ensembles nos offres :